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Interactions entre CBD et Médicaments

Parmi les nombreuses questions qui nous arrivent chaque jour au sujet du CBD, celle-ci est une des plus fréquentes. Existe-t-il des interactions entre le CBD et certains médicaments ? CBD et tramadol, mauvais mélange ? CBD codéine, est-ce une bonne idée ? CBD et anticoagulant, ai-je le droit ?

Le CBD possède des propriétés et des vertus certaines. De nombreux clients nous témoignent de son efficacité. Cependant nous ne sommes pas médecins et cet article est rédigé uniquement dans un but informatif. Les informations qu'il contient ne valent pas un conseil médical.

Interactions CBD-Médicaments:

Rôle du cytochrome P450

CBD et médicaments

Le système endocannabinoïde (ECS)  est responsable de plusieurs processus physiologiques tels que l'appétit, la sensation de douleur, l'humeur, la mémoire et bien d'autres. Bien que ces interactions soient ce qui fait du CBD une alternative si convaincante pour soulager à la fois la douleur et l'anxiété, ces interactions avec les récepteurs peuvent également réduire ou augmenter les effets de certains médicaments en inhibant l'activité du cytochrome P450, une famille d'enzymes hépatiques.  Ce groupe d’enzymes clés métabolise la plupart des médicaments que nous consommons, y compris plus de 60% des médicaments commercialisés. À des doses suffisantes, le CBD désactive temporairement les enzymes cytochromes. Une faible dose d'un médicament peut devenir une dose élevée, voire une surdose, si elle n'est pas correctement décomposée et éliminée. Nous allons donc voir tout au long de cet article les interactions CBD-Médicaments.

Comment le CBD interagit avec les médicaments

  « Toute médecine qui exploite le potentiel thérapeutique du CBD doit garder à l’esprit que le Cannabidiol peut à la fois augmenter ou bien inhiber de nombreuses enzymes du cytochrome P450 dans le foie, et de ce fait, peut potentiellement avoir un impact sur de nombreuses familles de médicaments. Il est d’autant plus important de le prendre en compte dès lors que les médicaments ont par nature des effets secondaires lourds ou que la personne est affaiblie ou qu’elle suit de multiples traitements, ou bien encore que les doses de CBD sont élevées. » Pr.Adrian Devitt-Lee- Université de Tufts-Massachussetts-USA.

Autrement dit, le risque lié à un problème de métabolisation du médicament classique dans le foie par le cytochrome P450 lors d’une consommation de CBD est double, soit votre médicament peut ne pas être synthétisé et de ce fait diffusé correctement dans votre corps. Vous risquez donc de ne plus apporter l’action thérapeutique visée. Soit au contraire, le CBD peut augmenter et favoriser la métabolisation ou les effets de votre médicament, le taux de substance de votre médicament dans l’organisme est trop élevé, vous risquez des effets secondaires liés à une surconsommation.

Vous êtes nombreux à vous poser la question si vous avez la possibilité ou non de suivre votre traitement habituel en plus de votre consommation de cannabidiol, par exemple le CBD et le tramadol, est-ce possible ? Nous vous conseillons vivement de vous rapprocher d'un professionnel de santé pour avoir une réponse claire et digne de confiance. Tout comme pour un mélange CBD – codéine ou encore CBD et anticoagulant. Nous ne préférons pas prendre la responsabilité de vous aiguiller sur le sujet, le cannabidiol est un sujet sensible encore aujourd'hui, il est préférable de ne pas prendre à la légère les interactions que peuvent avoir vos médicaments avec cette molécule du chanvre.

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Lester Bornheim, un chercheur pharmacologue à l’Université de Californie de San Francisco, a été parmi les premiers scientifiques à étudier le métabolisme du CBD. En 1987, il a reçu une subvention du NIDA pour étudier les effets des phytocannabinoïdes sur les enzymes cytochromes P450. Le THC et le cannabinol (CBN) inhibent également l’activité des CYP, mais le CBD, parmi tous les cannabinoïdes végétaux étudiés, est le désactivateur le plus puissant des cytochromes P450.

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«C’est une enzyme très inhabituelle. Presque toutes les autres enzymes sont conçues pour s’adapter à un seul substrat et réaliser un seul processus chimique aboutissant à un seul produit », a noté Bornheim, alors que de nombreux médicaments sont des substrats des cytochromes P450, qui semble fonctionner comme un mécanisme de décomposition générique pour une large gamme de substances exogènes et endogènes.

En 1999, Bornheim a pris la parole lors du rassemblement annuel de la Société Internationale de Recherche sur les Cannabinoïdes (ICRS) et a attiré l’attention sur la possibilité que le CBD interfère avec le métabolisme de nombreux médicaments. Un an plus tôt, une équipe de scientifiques canadiens avait identifié dans le pamplemousse certains composés inhibant l’expression de certaines enzymes des cytochromes P450, raison pour laquelle les médecins conseillent souvent aux patients de ne pas manger de pamplemousse avant de prendre leurs médicaments. Il s’avère que le CBD est un inhibiteur plus puissant des enzymes des cytochromes P450 que le composé du pamplemousse le bergaptène (le plus puissant de plusieurs composants du pamplemousse qui inhibent les CYP).

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Quel est le point commun entre le CBD et le pamplemousse ?

La manière dont le pamplemousse et le CBD interagissent avec divers médicaments est identique. En effet, le pamplemousse contient des composés appelés furanocoumarines, qui se lient à diverses enzymes intestinales et les neutralisent, la plus importante étant les enzymes du cytochrome P450 . 

Le CBD est similaire au pamplemousse en ce qu'il se lie également à ces enzymes, mais les recherches suggèrent qu'il est peut-être encore plus puissant car il se lie à plusieurs parties de l'intestin et du foie, tandis que le pamplemousse affecte principalement les enzymes dans l'intestin grêle). Une fois qu'une enzyme a été inhibée, l'effet n'est pas immédiatement inversé. Cela peut prendre des jours pour que la fonction enzymatique revienne à sa valeur initiale et recommence le processus.

La recherche a révélé que le CBD est un «inhibiteur puissant» de deux enzymes (CYP3A4 et CYP2D6) qui affectent de nombreux médicaments courants.

La recherche a révélé que le CBD est un «inhibiteur puissant» de
deux enzymes (CYP3A4 et CYP2D6)
qui affectent de nombreux médicaments courants.

Informations publiées par le Department Of Health, District Of Columbia :

Le THC et le CBD sont métabolisés par le CYP3A4 et le CYP2C9 (Yamaori et al 2012, Watanabe et al 2007).

Les inhibiteurs du CYP3A4 augmentent légèrement les niveaux de THC.

Les inducteurs du CYP3A4 diminuent légèrement les niveaux de THC et de CBD.

Le CBD (mais pas le THC) est métabolisé par le CYP2C19 (Stout et Cimino 2014).

Le THC est un inducteur du CYP1A2. Théoriquement, le THC peut diminuer les concentrations sériques de clozapine, duloxétine,naproxène, cyclobenzaprine, olanzapine, halopéridol et chlorpromazine (Flockhart 2007, Watanabe et al 2007).

Le CBD est un puissant inhibiteur du CYP3A4 et du CYP2D6. Comme le CYP3A4 métabolise environ un quart de tous les médicaments, le CBD peut augmenter les concentrations sériques des macrolides, des inhibiteurs calciques, des benzodiazépines, de la cyclosporine, du sildénafil (et d'autres inhibiteurs de la PDE5), des antihistaminiques, de l'halopéridol, des antirétroviraux et de certaines statines (atorvastatine et simvastatine, mais pas la pravastatine ou la rosuvastatine). CYP2D6 métabolise de nombreux antidépresseurs, de sorte que le CBD peut augmenter les concentrations sériques d'ISRS, d'antidépresseurs tricycliques, d'antipsychotiques, de bêtabloquants et d'opioïdes (y compris la codéine et l'oxycodone).

Intéractions entre le CBD et les sédatifs

Lorsqu'ils sont combinés avec des sédatifs, les cannabinoïdes peuvent produire ce que l'on appelle un effet additif , ce qui signifie que le CBD peut augmenter les effets du médicament. Bien que l'impact potentiel du CBD sur les sédatifs ne soit pas entièrement connu, nous recommandons d'éviter la combinaison de sédatifs et de CBD.

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Interactions entre le CBD et les médicaments antiépileptiques

Le CBD est le plus largement discuté en tant que traitement efficace pour les crises d'épilepsie, à la suite de divers rapports des principaux médias , ainsi que de l' approbation par la FDA d'Epidiolex . Cependant, sans surveillance médicale, le CBD peut être problématique lorsqu'il est associé à certains médicaments anti-épileptiques.

La recherche [ 1 ] montre que bien qu'une faible dose de CBD ne puisse pas fournir de bienfaits antiépileptiques, elle peut toujours inhiber les enzymes du cytochrome P450, provoquant ainsi des crises plus agressives. Une étude similaire de 2015 a découvert des concentrations sanguines élevées de CBD en clobazam (un anticonvulsivant, couramment prescrit). En tant que tel, il est fortement recommandé de consulter leur médecin avant de combiner le CBD avec tout médicament anti-épileptique.

Interactions entre le CBD et les médicaments qui augmentent le risque de saignement

La recherche [ 2 ] montre que le CBD et d'autres cannabinoïdes peuvent améliorer les effets des composés utilisés pour éclaircir le sang (comme la warfarine) ou des composés présentant un risque de fluidification du sang (comme l'ibuprofène). En ralentissant la façon dont le corps décompose ces médicaments, le CBD peut prolonger la présence du médicament dans le corps. Cela signifie que le CBD peut prolonger l'effet des composés anticoagulants.

En tant que tel, les personnes utilisant un médicament anticoagulant en association avec du CBD doivent être étroitement surveillées par leur médecin.

Voici une liste non exhaustive de certains médicaments courants qui sont dégradés par le foie et

qui pourraient avoir une interaction avec une prise de CBD en quantité importante : 

  • Alcoolodépendance : le disulfirame (Esperal®)
  • Antalgique : le tramadol (Contramal®, Topalgic®, Zulmagic®)
  • Anesthésique : la kétamine (Ketamine®)
  • Anesthésique : le méthoxyflurane (Penthrox®), l’halothane (Fluothane®), la kétamine (Ketamine®)
  • Antiépileptique : l’acide valproïque (Depakine®), le phénobarbital (Gardenal®)
  • Chez les enfants traités au CBD pour l'épilepsie, le CBD a augmenté les niveaux de clobazam (Geffrey et al 2015).
  • Antibiotique : clarithromycine ( Zoclar®), erythromycin (Egery® )
  • Antiémétique : l’ondansétron ( Zofran® ),
  • Anti-rejet : cyclosporine ( Neoral®, Sandimmun® )
  • Antibiotique : clarithromycine ( Zoclar®), erythromycin (Egery® )
  • Antihistaminique : fexofenadine (Telfast®)
  • Anti-cholestérol : lovastatin®
  • Anti-fongique : ketoconazole ( Ketoderm® ), itraconazole (  Sporanox® )
  • Anti-rejet : cyclosporine ( Neoral®, Sandimmun® )
  • Antipsychotique: l’amitriptyline ( Elavil® , Laroxyl® .. ), l’halopéridol ( Haldol® , Vesadol® ), risperidone ( Risperdal® ), venlafaxine ( Effexor® )
  • Anxiolytique : le diazépam ( Valium® ), alprazolam ( Xanax® )
  • Antidépresseur : l’amitriptyline ( Elavil® ), paroxetine ( Dorexat® )0
  • Anti-inflammatoires non stéroïdiens : diclofénac ( Cataflam®, Voltaren® ), l’ibuprofène ( Advil®, Brufen® ), le méloxicam ( Mobic® ) et le piroxicam  (Feldene® ); le célécoxib ( Celebrex® )
  • Bronchodilatateur/BPCO : le théophylline (  Dilatrane® , Xanthium® ).
  • Cancer colon/collorectaux : l’oxaliplatine ( Eloxatin® )
  • Cancer bronchique non à petites cellules : l’erlotinib ( Tarceva® )
  • Cancer protaste : le flutamide ( Eulexin® )
  • Cardiopathie : la warfarine ( Coumadin® )
  • Corticoïde : la dexaméthasone ( Celestene® )
  • Diabète type 2 : le glipizide ( Glucotrol® )
  • Hypertension arterielle : le losartan ( Cozaar®), le propranolol ( Hemangiol®, Adrexan® … ), le vérapamil ( Isoptine®, Verapamil® ), metoprolol ( Lopressor® ), amlodipine ( Amlor® ), nifedipine ( Adalat® )
  • VIH : le nelfinavir ( Viracept® )
  • Schizophrénie : la clozapine ( Leponex®, clozapine® )
  • Tachycardie : le flecainide ( Flecain® )
  • Sédatif : le chlorméthiazole (Heminevrin®),
  • Traitement hormonale : la progestérone (Menaelle®, Utrogestan®), la testostérone (Avodart®, Nebido®), la progesterone (Estima®, Progestan®)
  • Relaxants musculaires : La chlorzoxazone (Lorzone® , Parafon® …)
  • Reflux gastrite: l’oméprazole (Mopral®, Zoltum®), le lansoprazole (Lanzor®, Ogast®), le pantoprazole (Eupantol®, Inipomp®).
  • Médicaments sédatifs ( dépresseurs du SNC ) : le cannabidiol peut potentialiser de la somnolence et de la léthargie en association avec des médicaments sédatifs. Certains médicaments sédatifs comprennent les benzodiazépines, le pentobarbital (Nembutal®), le phénobarbital (Gardenal®), le sécobarbital (Seconal®), le thiopental (Pentothal®), le fentanyl (Duragesic®, Instanyl®), la morphine, le propofol (Diprivan®) et d’autres…
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